jeudi 10 mai 2012

Les Raz'Rockette : du rock au féminin

Décembre 2011, dernière soirée de l'année en cours pour l'Atelier des Môles. Pour l'occasion, la célèbre salle de concert montbéliardaise avait prévu un plateau de grand(s) talent(s). Outre la tête d'affiche, le groupe de métal marseillais Headcharger, le public amateur de grosses guitares a pu (re)découvrir l'étonnant power trio féminin, les Raz'Rockette.
Qu'on ne se laisse pas méprendre par la présence d'une grosse peluche au pied d'un de leurs amplis ou par leur joli minois ! Les trois copines ne sont pas des potiches, loin de là, et elles vont s'amuser à le prouver au public montbéliardais, majoritairement masculin, en ce samedi soir pluvieux.
Originaires de Rhône-Alpes, les trois demoiselles, âgées de 20 à 25 ans, connaissent bien la scène. Formé il y a plus de 4 ans, le groupe sillonne la France afin de propager sa musique rock, aux accents pop-punk américain, Les trois jeunes femmes sont accompagnées de Perrine, leur ingé-son attitrée, qui aura fait un excellent travail tout au long de leur set.
Sur scène, la formule fonctionne formidablement bien : Mélanie, la guitariste incendiaire à la crinière blonde, assène des riffs assassins, tandis que l'électrique Cassandre délie de solides lignes de basse. Au fond de la scène, Noémie martyrise ses fûts de batterie d'une moue presque boudeuse, mais surtout avec une redoutable efficacité. Oui, les Raz'Rockette savent y faire, et pendant près d'une heure, la centaine de personnes présentes ont pu baigner dans leurs compositions d'une étonnante maturité, jouant sur les changements de rythme, leurs harmonies vocales sucrées et leurs mélodies soignées.
Quid des influences du trio ? "On ne pourrait pas le dire !" m'avoue Cassandre, bien embêtée, lors de l'interview que les demoiselles ont eu la gentillesse de m'accorder juste avant de monter sur scène. Les trois copines revendiquent des influences aussi diverses que variées et leurs goûts éclectiques. Un mélange des influences à découvrir sur leur EP de quatre titres déjà disponible. Un album intitulé New Direction devrait suivre prochainement. "On espère pour le printemps ou l'été 2012 !" me confie Mélanie.
Pour le moment, elles continuent de donner des concerts. Et tant mieux, parce qu'elles le font plutôt bien !

www.myspace.com/razrockette


Le clip officiel de leur morceau New Direction :


vendredi 4 mai 2012

Crêtes et épingles à nourrice


Les strapontins du Théâtre de Montbéliard n'avaient certainement jamais vu cela. Jamais. Pourtant habitués aux pièces les plus diverses, qu'elles soient contemporaines ou classiques (et pas souvent les meilleures, malheureusement...), jamais les sièges n'auraient pu s'attendre à voir un tel spectacle : un spectacle retraçant l'histoire du mouvement Punk américain jusqu'à l'explosion anglaise, à la fin des années 70. Détonnant !!
Et c'est pourtant bien ce qu'il s'est passé en ce mardi soir de fin février. D'abord programmé au Palot (lieu qui se serait prêté bien plus volontiers au style), le spectacle a bien pris possession du Théâtre de Montbéliard, le faisant ressembler, le temps d'une soirée, au CBGB's de New York (la célèbre salle de concert punk).
Adapté de l'ouvrage éponyme de Legs McNeil et Gillian McCain, le spectacle Please Kill Me retrace la naissance et la quintessence du punk, à grands coups d'anecdotes cocasses et d'interviews des acteurs de l'époque, tels Iggy Pop, Joey Ramone et bien d'autres.
La compagnie Sentimental Bourreau, sur une mise en scène travaillée de Mathieu Bauer, a alors pris soin de plonger l'assistance au cœur du célèbre phénomène, dans ses mots, ses maux et sa musique. Accompagnés de musiciens sur scène, les comédiens/interprètes vont même jusqu'à revisiter quelques morceaux de l'époque, et non sans talent.
Entre théâtre, lecture et concert donc, le spectacle prend la mesure d'un phénomène, d'une culture au syndrome comète, de façon intelligente, soignée et finement maîtrisée.

Sid Vicious aurait dé-tes-té.

mercredi 25 avril 2012

Vous votez, ils écrivent !

(entretien réalisé le 18 mars 2012)

L'interactivité. Cela revient à la mode très régulièrement depuis une quinzaine d'années, mais tout ce qui a été inventé dans ce domaine n'a pas toujours été convaincant (n'est-ce pas !) : CD-ROM, films, spectacles... L'envie d'inclure le public ou le spectateur à l’œuvre et/ou au processus de création n'a jamais été aussi grande. La littérature n'est pas en reste, avec la fameuse collection "le livre dont vous êtes le héros", où le lecteur doit faire des choix dans la progression de la lecture, ce qui modifiera considérablement le récit.
Depuis mi-février, deux Montbéliardais ont décidé de rajeunir le concept de la "littérature interactive" en lançant un site web : "Quelle Suite" ( www.quelle-suite.com ). Le principe est simple : au départ, deux débuts d'histoire sont proposés aux lecteurs, et ceux-ci votent pour décider de quel récit ils veulent connaître la suite. Ceci fait, chaque semaine, un nouveau chapitre de l'histoire en question est mis en ligne, et à chaque fois, le lecteur décide de la suite du récit en votant pour l'une des pistes proposées. La piste qui recueille le plus de suffrages se voit donc mise en ligne chaque dimanche soir.
Au départ du projet, il y a deux amis de longue date : Cyril Michaud (professeur de musique au Conservatoire de Montbéliard et compositeur indépendant) et Christophe Vouaux (chargé de communication pour une association montbéliardaise). Les deux trentenaires, rencontrés sur les bancs du lycée, travaillent régulièrement ensemble sur divers projets : écriture de scénario de film, jeux vidéos, jeux de société, jeux de cartes à collectionner... Mais c'est une véritable envie que de revenir à leur premier amour (l'écriture et la scénarisation) qui les a poussés à se lancer dans ce projet de littérature interactive.
Un projet qui plaît. Beaucoup. En à peine 5 semaines d'existence, plus de 2500 pages ont été consultées sur leur site. Davantage depuis. Un public de fidèles lecteurs suspendus à leur plume est en train de se constituer.


ÉCRIRE DANS L'URGENCE

Christophe Vouaux et Cyril Michaud,
fiers du succès croissant
de leur roman interactif.
Ce qui plaît, manifestement, c'est ce mélange de jeu de rôle et de position de maître du jeu qu'incarne le lecteur/internaute. Le lecteur participe – par ses choix – à l'écriture des situations et influence donc le récit. Le récit justement, peut s'étendre sur plusieurs dizaines de chapitres... ou prendre fin au bout d'une poignée de ceux-ci. Les auteurs eux-mêmes ne le savent pas ! S'ils ont bien un squelette pré-établi du scénario et d'une vague idée de la suite du récit, rien n'est écrit à l'avance. Ils en ont fait un principe inébranlable. Cyril précise : « Ce qui nous plaît, c'est de travailler dans l'urgence. On se réunit en fin de semaine, on met nos idées en commun, puis on écrit selon ce que les gens ont voté. Et c'est en ligne dans la soirée. »
L'histoire en cours, nommée Entre deux ères, se situe entre le conte sociétal et le roman d'anticipation. Elle en est déjà à son cinquième chapitre mais pas de panique ! Les retardataires peuvent lire les précédents chapitres toujours en ligne.
Devant le succès croissant de leur projet, ils voient plus loin dans l'avenir de celui-ci. La mise en place d'un e-book ou d'un recueil de nouvelles est envisagéz, sans être toutefois à l'ordre du jour. Le sponsoring ? Christophe répond à cette éventualité : « Ce n'est pas exclu, mais ce n'est pas obligatoire. On étudie toute proposition, mais on ne veut pas se lancer dans n'importe quoi. »
Pas de doute, si ces deux-là se plient à la volonté du lecteur, pour ce qui est de la façon de gérer leur projet, ce sont bien eux qui décideront « quelle suite » apporter à celui-ci !

www.quelle-suite.com

J'aurais bien voulu vous raconter plus en détail l'histoire en cours, mais là, j'ai pas le temps !..


jeudi 19 avril 2012

Walter : attention, Belge méchant !

L'affiche du spectacle
"Belge et méchant"
 "Belge et méchant". C'est tout du moins comme cela qu'il se définit sur son affiche. "Il" ? Walter. Comique belge, nouvelle coqueluche de l'humour francophone qui a déjà fait craquer Stéphane Bern, Arthur et Michel Drucker (chez qui il officie tous les dimanches).
A l'occasion de l'ouverture de la douzième édition du festival "Les Quatre Saisons du Palot" (donc trois ans : quatre saisons par an), à Montbéliard (25) en novembre 2011, j'ai eu l'occasion d'assister à son one-man-show. Un théâtre complet, prêt à recevoir en pleine poire l'humour corrosif de ce comique cynique, devenu maitre ès saillies drolatiques.
Et il n'a pas fallu plus de trois minutes pour que le public montbéliardais explose déjà de rire. Car qu'on ne se laisse pas attraper par son costume impeccable, sa bonne gueule de gendre idéal, ses yeux azur charmeurs ou ses bonnes manières de dandy : Walter mord. Fort. Mais toujours avec classe (c'est son mot d'ordre). Et pendant plus d'une heure, ce libertaire revendiqué cogne volontiers sur tout et tout le monde... Même Coluche ! Ô sacrilège !

Cynisme avec classe
Un tel maniement du verbe et du fiel lui vaut souvent d'être comparé à Desproges. Même s'il se montre flatté par la comparaison, le comique belge m'avouera, lors de notre rencontre après son spectacle, qu'il revendique plutôt une filiation Hara-Kiri/Professeur Choron.

Après le show donc, ce méchant "pour de faux" s'en est allé rejoindre son public au bar du théâtre, pour siroter une bière même pas belge, signer quelques affiches et prendre la pose pour les traditionnelles photos.

Alors, Belge et méchant ? Belge, et fier de l'être.
Méchant ? Pour rire.
Mais drôle et talentueux, à n'en point douter.
Vous n'avez pas fini d'entendre parler de Walter !


Walter prend le temps de
rencontrer son public.
J'aurais bien pris le temps de vous parler plus en détail de son spectacle, mais là, j'ai pas le temps...


mercredi 18 avril 2012

Entrée en scène

Quoi ? Encore un blog qui vient encombrer la blogosphère ? Encore un de ces prétentieux prétendus scribouillards du web qui vient déverser sa suffisance dans nos câbles ADSL ?

Oui.

Enfin, c'est un raccourci un peu rapide, mais c'est l'idée.
De suffisance, j'espère que je n'en ferai pas étalage. Mais un accident est si vite arrivé... Ce blog, en fait, est tout d'abord un amusement. Moi, chatouilleux de la plume - de par mon métier - j'ai besoin de l’aiguiser. Je n'attends pas ce blog pour le faire, c'est certain, mais celui-ci m'offrira, j'espère, l'occasion de la pratiquer davantage. Dans la vie de tous les jours, j'ai mon métier. Travailleur indépendant dans la communication, dans mon temps libre, je suis correspondant de presse pour un journal quotidien assez célèbre. Alors parfois, certaines fois, certains de mes reportages pour ledit quotidien atterrira sur ce blog dans une version "writer's cut" : allongée, modifiée, réemplumée.

De quoi va-t-on parler dans ces pages virtuelles ?
De culture, essentiellement. Certaines pièces que j'ai pu voir, certains concerts auxquels j'ai pu assister. Et puis des livres, des films, des disques.
Et puis d'autres choses encore. Et bien plus. Et encore davantage. Et même un peu plus d'autres petits trucs supplémentaires en bonus. On verra bien !

Un jour, je prendrai le temps de vous expliquer le pourquoi du comment du titre de ce blog ("Prendre le temps de perdre son temps").
Mais un autre jour. Là, j'ai pas de temps à perdre...